Trafic d’enfants : une mère accusée d’avoir tenté de vendre sa fille interceptée au Libéria

Lors d’une présentation à la presse ce mardi, la commissaire Marie Gomez, Directrice Générale de l’Office pour la Protection du Genre et des Mœurs (OPROGEM), a dévoilé une affaire de trafic d’enfants impliquant une Guinéenne de 34 ans. Fatoumata Camara est accusée d’avoir tenté de vendre sa fille de 14 ans dans la ville de Monrovia, au Libéria.

C’est grâce à une alerte d’Interpol, relayée par le consulat guinéen au Libéria, que les autorités ont pu agir rapidement. Le 12 décembre dernier, les forces de l’ordre libériennes ont intercepté Fatoumata Camara en flagrant délit. La mère avait trouvé un acheteur potentiel et était sur le point de conclure la transaction. Informé de cette situation, Interpol a organisé une coordination internationale pour rapatrier la mère et la fille en Guinée.

Selon la commissaire Gomez, une délégation guinéenne s’est rendue au Libéria pour récupérer les deux individus, aujourd’hui sous la garde des autorités guinéennes.

 

 

« Après la médiatisation, elles seront présentées devant le parquet de Mafanco. Ces actes constituent des infractions graves, condamnées par plusieurs articles du Code de l’enfant », a déclaré la commissaire.

Fatoumata Camara est accusée d’avoir enfreint plusieurs dispositions du Code de l’enfant. Selon l’article 796, tout déplacement illicite d’un enfant en dehors du territoire sans document légal constitue une infraction. À cela s’ajoute l’article 881, qui condamne la non-représentation d’un parent ayant droit de regard. Le père de la jeune fille, absent de sa vie depuis huit ans, aurait tenté à plusieurs reprises de rétablir le contact, sans succès.

 

 

Fatoumata Camara, qui ne reconnaît les faits, a donné sa version lors de son audition. Elle a affirmé qu’elle voyageait régulièrement pour des activités commerciales et qu’elle souhaitait confier sa fille à un proche en raison de l’absence d’école dans leur lieu de résidence actuel. Toutefois, les enquêteurs estiment que cette explication ne justifie pas l’acte de tentative de vente de sa propre fille, d’autant plus qu’un complice reste en fuite.

Cette affaire met en lumière les dangers du trafic d’enfants et la nécessité pour les autorités de renforcer les dispositifs de contrôle aux frontières. La commissaire Gomez a rappelé que « la sortie et l’entrée des enfants sur le territoire sont strictement surveillées » et a salué la collaboration efficace entre les autorités guinéennes et libériennes.

Cette affaire tragique rappelle les dérives humaines et les défis liés à la protection des enfants en Guinée et ailleurs. Les actions rapides des autorités et la médiatisation de cette affaire montrent l’engagement des institutions pour garantir la sécurité des enfants, tout en adressant un message clair : la loi sera appliquée avec rigueur contre les auteurs de tels crimes.

 

 

Par Mimi Bangoura et Rama Fils, pour lerenifleur224.com