Démolition au marché Kiroti : fin de l’occupation illégale, colère des locataires

L’opération de démolition des constructions et occupations illégales s’est poursuivie ce lundi 23 décembre 2024 au marché Kiroti, situé dans la commune de Lambandji. Selon les informations recueillies, certains magasins et boutiques du marché avaient été transformés en logements et chambres de passage par l’administrateur général du marché.

 

 

Face à cette situation, des locataires, majoritairement des vendeurs, expriment leur désespoir. C’est le cas de Fatoumata Diallo, vendeuse au marché de Matoto, qui occupait l’un de ces locaux transformés.

 

 

« J’habite ce magasin depuis trois ans. Je sors à 4 heures du matin et rentre à 20 heures. Je paie 35 000 GNF d’impôt, 250 000 GNF de loyer, et 30 000 GNF pour le courant. Si je dépasse le 1er du mois sans payer, l’administrateur ferme la porte et exige 500 000 GNF pour rouvrir. Il n’y a ni eau ni toilettes, et aujourd’hui, on nous fait sortir sans préavis. Si préavis il y avait, moi je n’étais pas informée. J’ai appris par téléphone que nos logements étaient en train d’être démolis. Je suis venue en urgence », explique-t-elle.

Une autre locataire, Kamissa Touré, accuse directement l’administrateur général du marché d’arnaquer les citoyens.

 

 

« La dernière fois, quand les autorités sont venues nous donner un préavis de trois jours, l’administrateur nous a demandé de payer une somme pour calmer la situation. On l’a fait, et il nous a assuré que tout était réglé. À notre grande surprise, aujourd’hui, les gendarmes sont venus nous dire de libérer les lieux. Je paie 350 000 GNF de loyer pour un local sans eau ni toilettes. Et pour jeter un pot aux toilettes publiques du marché, il faut payer 1 500 GNF », déplore-t-elle.

À noter que l’administrateur général du marché Kiroti et plusieurs membres de son bureau ont été arrêtés et conduits à la brigade de recherche de Kipé.

 

 

Cette opération, qui vise à libérer les espaces publics de leurs occupations illégales, soulève des interrogations sur la gestion des marchés et la protection des citoyens les plus vulnérables. Elle met également en lumière les abus commis par certains administrateurs, un problème qui nécessite une réponse ferme des autorités pour prévenir de telles dérives à l’avenir.

 

 

Par Bountou Sylla, pour lerenifleur224.com