Vers la réparation des victimes de violations graves des droits humains : Plusieurs experts réunis à Conakry pour réfléchir sur le mécanisme à adopter

L’atelier de dialogue de haut niveau sur la loi et le décret relatifs au droit à la réparation pour les victimes de violations graves des droits de l’Homme s’est ouvert ce mercredi à Conakry. Cet événement, organisé par le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, en collaboration avec sa Direction Nationale de la Réconciliation et de la Solidarité, ainsi que ses partenaires tels que le Global Survivors Fund (GSF) et l’Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme (OGDH), vise à jeter les bases d’un mécanisme national de réparation.

 

 

Pendant deux jours, quarante participants, issus de diverses organisations de défense des droits de l’homme, se pencheront sur des thématiques essentielles. L’objectif principal est de clarifier le concept de réparation administrative et son articulation avec la réparation judiciaire, tout en s’inspirant des meilleures pratiques internationales. Cette réflexion collective permettra d’élaborer un cadre normatif cohérent pour la Guinée, en prenant en compte les besoins spécifiques des victimes et les priorités nationales.

 

 

Souleymane CiCissoko Didirecteur National de la Réconciliation et de la Solidarité au Ministère de la Justice, a rappelé l’importance du droit à la réparation dans le processus de justice transitionnelle, qui repose sur quatre piliers : le droit à la vérité, le droit à la justice, le droit à la réparation et les garanties de non-répétition. Il a salué la volonté politique du gouvernement, sous l’impulsion du Général Mamadi Doumbouya, d’œuvrer pour la cohésion sociale et la réconciliation nationale.

M. Cissoko a souligné qu’après les consultations nationales, la réparation est apparue comme une priorité.

 

 

« Nous avons travaillé sur un avant-projet de loi et son décret d’application, et cet atelier vise à échanger avec les victimes, les départements ministériels concernés et la société civile pour une meilleure compréhension de ces textes. »

Le projet de loi sur la réparation administrative, dont une première version a été élaborée en avril 2024, a intégré les contributions de six organisations de victimes, y compris celles de survivants de violences sexuelles. Cheick Alioune, membre de la commission technique chargée des recommandations des assises nationales, a confirmé que cet atelier s’inscrit dans la continuité des objectifs des assises. Selon lui, les réparations sont une condition incontournable pour parvenir à une réconciliation et une cohésion sociale durables en Guinée.

 

 

<< Cet atelier qui traite des questions de réparation , notamment dans son volet réparation administrative a un lien étroit avec les recommandations des assises nationales parce que tout simplement les assises nationale concours à construire les bases d’une réconciliation et d’une cohésion sociale en république de guinée , alors il est indispensable de passe par des réparations parce qu’ on est tous conscient que l’histoire de notre pays est quand même marqué par des faits historiques qui ne sont pas forcément reluisante par endroit , alors il Ya eu des violations des droits humains , il y a eu assez de victime , alors pour parvenir à une réconciliation nationale et une cohésion nationale renforcée il faut absolument procéder à des réparations>>

Par ailleurs, Souleymane Bah, représentant de l’OGDH, a mis en avant le caractère innovant de cette loi, qui pourrait devenir un modèle en Afrique. Il a également évoqué les défis financiers liés à sa mise en œuvre, tout en saluant les mécanismes de financement proposés par le gouvernement, comme l’utilisation des actifs saisis dans le cadre de la lutte contre la corruption.

 

 

<< Avec la proposition d’une loi sur la réparation administrative, nous ouvrons une nouvelle voie, une voie plus accessible pour toutes les victimes, y compris celles dont les souffrances remontent à plusieurs décennies. Une loi qui pourrait devenir un modèle en Afrique et au-delà. Une loi qui marque une rupture définitive avec le cycle d’instabilité sociale et politique que notre pays connaît depuis 1958.>>

Asmaou Diallo, présidente de l’Association des Victimes et Amis du 28 septembre (AVIPA), a insisté sur l’importance de placer les victimes au centre des discussions. Elle a salué l’engagement du gouvernement et de ses partenaires dans ce processus stratégique, soulignant que la collaboration entre toutes les parties prenantes est essentielle pour garantir des solutions adaptées aux besoins des victimes.

 

 

<<  Cet atelier est un moment clé pour unir nos efforts. Il est important que les associations de victimes soient au centre des discussions. Elles comprennent mieux que quiconque les attentes et les besoins des personnes touchées. En travaillant ensemble, nous pourrons proposer des solutions qui répondent à ces attentes. Permettez-moi de saluer l’engagement du Ministère de la Justice et des Droits de ‘L’homme pour son engagement et son leadership dans la réalisation de cette réflexion stratégique.>>

 

 

Cet atelier marque une étape cruciale dans la quête de justice et de réparation en Guinée. À l’issue des deux jours de travaux, une feuille de route sera élaborée pour accélérer l’adoption de la loi et de son décret d’application, en cohérence avec la stratégie nationale de réconciliation. Ce processus témoigne de la volonté des autorités et de la société civile de tourner la page des injustices passées tout en construisant un avenir fondé sur la reconnaissance des droits des victimes et le respect de la dignité humaine.

 

 

Par Rama Fils, pour lerenifleur224.com