La Direction Nationale des Droits de l’Homme lance l’atelier de validation du rapport national pour l’Examen Périodique Universel, un enjeu crucial pour la Guinée
Le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, à travers la Direction Nationale des Droits de l’Homme, a officiellement lancé un atelier de validation du rapport national pour l’Examen Périodique Universel (EPU) dans le cadre du quatrième cycle de cet examen. Cet événement, qui se déroule sur trois jours dans la salle de réunion du Tribunal Ad’hoc du procès des événements du 28 septembre 2009, réunit diverses parties prenantes. L’atelier regroupe les membres du Mécanisme National Interministériel de Rapportage et de Suivi des Recommandations (MNRS), des représentants du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (ONU-DH) en Guinée, des organisations de promotion et de protection des droits humains, ainsi que la commission « droits humains et réconciliation » du Conseil National de la Transition.
L’objectif principal est de favoriser une meilleure appropriation des recommandations de l’EPU 2020 par toutes les parties prenantes impliquées dans leur mise en œuvre. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Irène Marie Hadjimalis, Secrétaire Générale du Ministère de la Justice, représentant le ministre Yaya Kairaba Kaba. Dans son discours, elle a invité l’assistance à observer une minute de silence en mémoire des victimes des tragiques événements survenus à N’Nzérékoré le 1er décembre 2024.
« Comme vous le savez, la République de Guinée est partie à la quasi-totalité des principaux instruments internationaux de promotion et de protection des droits. L’adhésion à ces instruments induit des obligations pour notre pays dont la principale porte sur la rédaction des rapports dus à ces instruments. Notre présence ici est justement de tenir un de ces engagements en l’occurrence la préparation du dépôt du rapport de notre pays au titre de l’Examen périodique universel. Ce rapport qui doit être transmis, au nom de la Guinée, doit se conformer aux directives de rédaction notamment sur l’aspect participatif. C’est ce qui justifie votre présence ici, pour qu’ensemble nous puissions analyser ce projet de rapport et apporter notre contribution pour son amélioration. C’est pourquoi je voudrais vous exhorter à une analyse sans passion du document qui vous sera soumis, en gardant à l’esprit que c’est au nom et pour notre pays que vous faites ce travail. Je compte donc sur l’ensemble des participants pour un travail en profondeur en vue de qualifier sans cesse ce rapport dans l’objectif ultime et principal de promotion et de protection effective des droits de l’homme dans notre pays. » Déclare-t-elle. Irène Marie Hadjimalis a aussi rappelé l’importance de cet atelier dans le respect des engagements internationaux de la Guinée
« Ce rapport qui rend compte du niveau de mise en œuvre des 203 recommandations acceptées en 2020 lors du troisième examen, se doit d’être le plus objectif possible en notant les actions réalisées, celles en cours et celles non réalisées. Aussi, il doit rendre compte des innombrables défis que notre pays connait dans la mise en œuvre de certaines recommandations. J’ose croire qu’à la lumière de ces explications, vous mesurez l’importance du travail qui vous attend au cours de cet atelier. Le département de la justice et des droits de l’homme compte sur vous pour la réussite de cet atelier. »
Aminata Bangoura, Directrice Nationale des Droits de l’Homme, a souligné que cet atelier vise à rendre le rapport inclusif en tenant compte des préoccupations des différents acteurs impliqués. Elle a également insisté sur le rôle de sa direction dans la transformation des défis en opportunités pour renforcer la promotion et la protection des droits humains.
« Il s’agit pour notre pays relater les avancées que nous avons faites depuis notre dernier passage en 2020 au titre de l’EPU, notre troisième passage, les avancées qu’il y a eu en terme de promotion des droits de l’homme (…) Notre pays à de nombreux défis à relever en matière de droits de l’homme. Et il appartient à ma Direction de transformer ces défis en opportunité pour que nous puissions continuer la promotion et la protection des droits de l’homme. C’est pourquoi la Direction nationale des droits de l’homme a tenu à impliquer toutes les parties prenantes en termes de défense des droits de l’homme, à prendre leurs retours et leurs recommandations concernant le rapport national des droits de l’homme», a ajouté Aminata Bangoura visiblement très contente de la présence massive des participants.
Au nom du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Kossiwa Didi Davi, représentante Adjointe de cette institution a salué cette initiative comme une étape essentielle pour garantir que le rapport reflète fidèlement les réalités du pays. Elle a réaffirmé le soutien de son institution à la Guinée tout en mettant l’accent sur la nécessité d’un impact réel des recommandations sur la vie des citoyens.
« La validation des éléments de contenu de ce rapport est également une opportunité pour réaffirmer notre engagement collectif envers les droits humains. Cependant, il est important de rappeler que la véritable réussite de l’EPU ne réside pas seulement dans la production de rapports ou dans l’adoption de recommandations. Elle se mesure avant tout par l’impact réel et durable de ces efforts sur la vie des citoyens guinéens qui doit être reflété dans le rapport. Nous sommes tous conscients des nombreux défis auxquels la Guinée est confrontée. Mais ces défis doivent être perçus comme des opportunités pour innover, renforcer les institutions et bâtir un avenir fondé sur les principes de justice, d’équité et de respect des droits humains. Au nom du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, je tiens à réitérer notre soutien indéfectible à la Guinée dans ce processus. Nous continuerons à accompagner le pays, notamment à travers une assistance technique et le renforcement des capacités, afin de garantir une mise en œuvre effective et durable des recommandations de l’EPU. » A-t-elle souligné avant d’exhorter les participants à cet atelier à mener des échanges francs, constructifs et axés sur des résultats concrets pour le bien-être de tous.
La Guinée s’apprête à présenter son rapport devant le Conseil des Droits de l’Homme à Genève en avril 2025. Cet atelier constitue un moment clé pour évaluer les progrès réalisés depuis le dernier passage en 2020 et identifier les voies d’amélioration. À travers cet exercice, la Guinée réaffirme son engagement en faveur des droits humains tout en posant les bases d’un avenir où justice, équité et dignité humaine prévaudront.
Le succès de cette initiative repose sur la volonté collective des acteurs impliqués à traduire les recommandations en actions concrètes pour le bien-être des populations.
Par Rama Fils, pour lerenifleur224.com