Inédit à Conakry: une femme copieusement battue par des individus pour son soutien au Président Mamadi Doumbouya, son état critique
La montée de l’insécurité à Conakry et dans d’autres régions du pays continue d’inquiéter. Une femme d’une quarantaine d’années a été victime d’une violente agression, qu’elle attribue à son soutien affiché au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya. Elle a partagé avec nous les détails glaçants de son calvaire.
Selon ses propos, cette femme aurait été ciblée en raison de ses convictions politiques et de son soutien à la paix.
<< Depuis l’époque du Général Lansana Conté, je disais aux gens d’éviter les grèves, car ce n’est pas la solution. Mais tout récemment, ma position favorable au président Doumbouya m’a valu d’être violemment agressée », raconte-t-elle.
Elle poursuit :
« Des individus ont saccagé ma boutique à Kindia parce qu’elle contenait des photos du président. Ensuite, ils m’ont enlevée, conduite dans une maison à étage, enfermée dans une pièce, et frappée à mort. Ils m’ont infligé des sévices inimaginables, allant jusqu’à me couvrir le corps de piment. Mon corps saignait abondamment, comme si je venais d’accoucher. Aujourd’hui encore, je souffre terriblement, avec des crises régulières et du sang coagulé dans mon ventre qui ne s’évacue pas. >>
Malgré la cruauté de ses ravisseurs, cette femme a réussi à s’échapper dans des circonstances inattendues
<< Ils buvaient de la bière et, épuisés, ils se sont endormis. Heureusement, mes mains n’étaient pas attachées. J’ai profité de leur moment de faiblesse pour m’enfuir. Même le chien qui se trouvait à proximité n’a pas aboyé, comme s’il avait pitié de moi. J’ai dû abandonner ma carte d’identité et d’autres documents sur place. >>
La plainte et la peur permanente
La victime a porté plainte auprès des autorités compétentes, et certaines arrestations ont eu lieu.
« J’ai saisi I’OPROGEM, et quatre individus ont été arrêtés. Mais je reste en danger. Leur groupe ne cesse de s’agrandir, et ils me traquent constamment, menaçant de me tuer pour m’empêcher de parler>>, déplore-t-elle.
Dans un ultime cri du cœur, elle appelle les autorités à lui venir en aide
<< Je demande à être évacuée au Maroc ou en Tunisie pour recevoir des soins. Je souffre énormément à cause de cette coagulation de sang dans mon ventre. Je veux juste retrouver la santé et la sécurité. >>
Cette affaire témoigne de la recrudescence inquiétante de l’insécurité en Guinée, où des citoyens sont persécutés pour leurs opinions ou affiliations politiques. Elle rappelle l’urgence pour les autorités de renforcer la protection des citoyens et de garantir un climat de paix et de tolérance, indispensable à une transition réussie.
Par Ousmane Baldé, pour lerenifleur224.com