Vulgarisation de l’Avant-Projet de Nouvelle Constitution (APNC) à Labé : Premières assemblées thématiques

Dans le cadre de la diffusion de l’avant-projet de nouvelle constitution, les émissaires du Conseil National de la Transition (CNT) ont entamé ce mardi 12 novembre 2024, au Gouvernorat de Labé, une série de rencontres destinées à vulgariser le texte auprès des autorités locales et des représentants des communautés. Cette première assemblée thématique marque un pas significatif dans la mission du CNT, qui vise à rendre le contenu du texte accessible aux populations, en s’appuyant sur les relais locaux pour transmettre les informations de manière durable et compréhensible.

 

 

À travers une présentation audiovisuelle détaillée, la cheffe de mission, honorable Saran Traoré, a expliqué les grandes lignes de l’avant-projet. Selon elle, le choix de cibler des représentants de proximité est stratégique : ces acteurs, en contact direct avec leurs concitoyens, jouent un rôle clé pour sensibiliser et relayer l’information au sein de leurs familles et de leurs communautés. Mme Traoré précise que cette vulgarisation ne se limite pas à une simple explication du texte, mais cherche à susciter une appropriation du contenu par les acteurs locaux.

« Nous souhaitons qu’ils deviennent de véritables porte-parole de la Constitution, capables d’expliquer les enjeux, de clarifier les malentendus, et d’animer les débats au sein de leurs communautés. Ce n’est pas juste une présentation, c’est une invitation à intégrer ce texte dans leur quotidien », a-t-elle souligné.

Ce travail d’appropriation prend toute son importance dans un contexte où de nombreux citoyens restent méfiants ou peu informés des changements proposés. En s’appuyant sur des personnalités respectées et influentes localement, le CNT espère lever les suspicions et renforcer la confiance envers le processus de réforme constitutionnelle.

 

Thierno Ibrahima Diallo, président de la délégation spéciale de Labé, a salué cette approche méthodologique. Selon lui, les innovations contenues dans l’avant-projet répondent à des préoccupations longtemps ignorées.

 

 

« Cet avant-projet, avec des mesures comme la gratuité de l’éducation et des soins de santé, montre une volonté de prendre en charge les besoins réels de la population. L’éducation obligatoire et l’accès facilité aux études supérieures pour les jeunes sont des avancées majeures. Nous avons là une Constitution qui ambitionne de faire progresser notre pays sur des fondements solides », a-t-il affirmé. Ces propos traduisent l’enthousiasme suscité par le texte, qui est perçu comme une occasion de repenser le socle institutionnel du pays.

Outre les mesures sociales, cet avant-projet intègre des « verrous » visant à garantir la stabilité des institutions. Quatorze dispositions clés sont ainsi protégées par une période de sûreté de 30 ans, rendant difficile toute tentative de modification constitutionnelle. Cette clause de sécurité est un signal fort du CNT, déterminé à éviter les révisions fréquentes qui ont souvent sapé la crédibilité des constitutions précédentes. En ancrant ces dispositions, l’avant-projet vise à préserver les acquis démocratiques et à instaurer un climat de continuité institutionnelle sur le long terme.

En somme, cette rencontre à Labé n’est que le début d’une vaste opération de vulgarisation, mais elle en dit long sur la détermination des autorités à impliquer les populations dans ce processus historique. Pour le CNT, l’adhésion des communautés locales est cruciale. Ce processus d’appropriation de la Constitution par les citoyens pourrait en faire un document réellement vivant, porté par ceux qu’il concerne avant tout : le peuple.

 

 

Maciré Camara, DCI-CNT