Mercredi soir, une grande figure politique nigérienne, Hama Amadou, a été emporté par une crise foudroyante de paludisme alors qu’il était transporté à l’hôpital général de référence de Niamey. Agé de 74 ans, le natif de Youri aura connu toutes les fonctions d’un grand commis de l’État, sauf celle de la magistrature suprême à laquelle il aura aspiré, en vain, jusqu’à la fin de sa vie.
Hama Amadou était par excellence l’animal politique nigérien. Surnommé « le phénix », l’ancien Premier ministre nigérien, décédé mercredi soir à l’âge de 74 ans, a connu plusieurs fois la prison pendant sa riche carrière politique, devenant l’un des plus farouches opposants au régime du président déchu Mohamed Bazoum.
Brillant économiste et fin stratège politique, il commence sa carrière comme contrôleur des douanes et gravit très vite les échelons dans l’appareil d’État nigérien : directeur de cabinet de Seyni Kountché en 1985, puis de Ali Saibou en 1987.
Il est Premier ministre sous la présidence de Mahamame Ousmane de 1995 à 1996, et c’est son parti, le MNSD, qui porte au pouvoir Mamadou Tanja en 1999. De nouveau Premier ministre de Tanja en 2000, Hama Amadou restera sept ans à la tête de son gouvernement.
Président de l’Assemblée nationale en 2011
En 2009, il est incarcéré dans une prison de haute sécurité pour un détournement de fonds présumé. Il dénonce une « machination » du président d’alors, Mamadou Tandja, pour l’évincer de la présidentielle la même année. La justice prononcera finalement un non-lieu en sa faveur et l’élection ne se tiendra pas, Tandja ayant été renversé par un coup d’État entre temps.
Perdant la main au sein du MNSD et créant son propre parti, le Mouvement démocratique nigérien (Moden F.A.), Hama Amadou s’oppose à Tanja avant d’être désigné président de l’Assemblée nationale en 2011, après la chute de ce dernier, jusqu’en 2014.
En 2011 et en 2016, il est l’un des principaux rivaux de Mahamadou Issoufou pour la présidentielle, avant de devoir fuir le pays à la suite d’une affaire de trafic de bébé dans laquelle l’une de ses épouses est impliquée. Alors qu’il est incarcéré en 2015 pour cette affaire, il arrive tout de même deuxième de la présidentielle de 2016 avec près de 18% des voix, sans avoir pu faire campagne.
Avec rfi