Lutte contre l’insécurité à Conakry : Les difficultés des parquets d’instance révélées par le magistrat Sidiki Camara
Face à l’insécurité grandissante dans la capitale Conakry ces derniers temps, l’heure est venue pour la justice à travers les acteurs de la chaîne pénale d’arrêter cette frénésie de la société. C’est dans cette dynamique que le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry a réuni hier vendredi 13 septembre 2024 les parquets d’instance, le Gouvernorat de la ville de Conakry, la police et la gendarmerie ainsi que les Présidents des Délégations Spéciales de Conakry afin de définir une politique pénale contre ce phénomène.
Mais dans sa prise de parole devant l’assistance, le porte-parole des parquets d’instance a évoqué des difficultés dans l’atteinte de cet ambitieux objectif. Pour le substitut du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Dixinn, Sidiki Camara plusieurs facteurs peuvent d’être à l’origine de ce manque de résultats probants notamment le taux faible en moyens logistiques, l’insuffisance des salles d’audience ainsi que le manque de professionnalisme de certains officiers de police judiciaire.
« La première difficulté, c’est la faiblesse des moyens logistiques, c’est une grande difficulté que toutes les juridictions connaissent. La deuxième, c’est l’insuffisance des salles d’audience. Dans toutes les juridictions, nous n’avons qu’une seule salle d’audience. Et lorsqu’on a plusieurs détenus qu’il faut juger, ces seules salles ne peuvent pas suffire. Au niveau des OPJ, habituellement on voyait souvent les fiches à compléter qui accompagnaient les procès-verbaux mais actuellement, les procès-verbaux que nous signons ne sont pas accompagnés de fiches à compléter. Nous remarquons aussi, au niveau des organes de police judiciaire, le dépassement du délai de garde à vue. Ça nous crée toutes les difficultés parce que tout le travail effectué par l’OPJ est défendu par le procureur de la république à l’audience. Lorsque ces failles sont constatées, ça nous crée assez de problème, parce que les avocats sont toujours prêts à exercer les voies de recours notamment devant la chambre de contrôle de l’instruction pour faire annuler tout le travail abattu par l’OPJ. Aussi nous sommes parfois confrontés à la mauvaise structuration des procès-verbaux. On a assez d’OPJ, qui ont reçu de très bonnes formations mais il arrive des fois où nous recevons des procès-verbaux qui sont déstructurés et quand c’est le cas ça nous crée des problèmes. Aussi, nous sommes confrontés à l’absence d’un système automatique d’information de procureur de la république. Le procureur de la république est le directeur des enquêtes, il va s’en dire que toute infraction commise dans la cité, la première autorité qu’il faut informer c’est le Procureur de la République parce que c’est lui qui va donner des directives », À préciser ce magistrat
Sidiki Camara a également exhorté les officiers de Police Judiciaire de joindre souvent des procès-verbaux d’interpellation. Parce qu’il arrive des fois « qu’on conduise plusieurs délinquants qui ont été interpellés à des lieux différents. Si on n’a pas de procès-verbaux d’interpellation, il va être difficile de soutenir l’infraction qu’on appelle l’association de malfaiteurs. » a-t-il fait remarquer
Rama Fils, pour lerenifleur224.com