Ce 30 août est la « journée nationale de la Libération » au Gabon, où la transition est à mi-chemin. Il y a un an tout juste, les militaires menés par le chef de la garde républicaine, le général Brice Clothaire Oligui Nguema, renversaient Ali Bongo dans la foulée de l’annonce de sa réélection après un scrutin très contesté.
La quasi-totalité de l’opposition et de la société civile ont rejoint les institutions en vue d’organiser ces élections, prévues au plus tard en août 2025
Le thème de la libération est utilisé à l’envi par les autorités du Gabon : parfois comparé à Moïse à son accession au pouvoir, le général Oligui Nguema se réclame désormais de son successeur, Josué, qui dans l’Ancien Testament a mené le peuple juif « à la terre promise ». Le chef de la transition multiplie les meetings lors de sa « tournée républicaine », aux airs de pré-campagne pour une présidentielle à laquelle de multiples personnalités l’appellent déjà à se présenter en 2025.
Il maîtrise son image : ici quelques pas de danse en uniforme. Là en baignade sous une cascade lors de ses « vacances au village ». La popularité du « tombeur des Bongo » demeure.
De rares voix critiques émergent : « la tendance du général Oligui est de construire des institutions à la mesure du général Oligui » disait sur notre antenne l’activiste Daniel Mengara. L’ancienne opposition et la société civile, intégrées à la transition, ne s’opposent pas à sa candidature, mais veulent des élections « crédibles » et un Parlement démocratique qui soit un véritable contre-pouvoir. La future Constitution, en cours de rédaction depuis le mois de mai, devra être adoptée par référendum d’ici à la fin de l’année.
Avec rfi