Cameroun: l’opposant Kamto est visé par une plainte de militants voulant récupérer l’argent investi dans son parti
Au Cameroun, on en sait plus sur la plainte qui vise l’opposant Maurice Kamto, son conseiller spécial Albert Dzongang et un cadre régional du parti Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), André Marie Tassa. Les trois hommes ont été convoqués cette semaine à la gendarmerie de Bafoussam, chef-lieu de la région de l’ouest.
Le président du MRC ne pouvait s’y rendre, étant en déplacement en Europe. Les deux autres y sont allés, mais n’ont finalement pas été entendus et sont repartis sans explications sur les détails de la plainte déposée contre eux.
La photo de la première page de cette plainte a été diffusée sur les réseaux sociaux. Le plaignant principal se nomme Serge Simeon Noumba, il dit représenter un collectif d’ex-militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Il se présente lui-même comme un opérateur économique. Avant de rallier le MRC de Maurice Kamto, Serge Simeon Noumba était au Social Democratic Front (SDF), de Ni John Fru Ndi.
C’est sous les couleurs du SDF qu’il fut député à l’Assemblée nationale de 1997 à 2002 et de 2007 à 2013. Cette année-là, il rejoint le MRC et raconte que Maurice Kamto lui confie alors l’implantation du parti dans la région de l’Ouest. Mission pour laquelle il assure avoir dépensé avec un groupe de militants plus de 80 millions de francs CFA.
Des pressions dénoncées à l’intérieur du MRC
En 2013, Serge Simeon Noumba est suspendu trois mois du MRC pour «comportements irrévérencieux à l’égard du président national du parti, Maurice Kamto». La plainte déposée auprès du procureur des tribunaux du département de la Mifi, dans la région de l’Ouest, à Bafoussam est datée du 8 mars 2024.
Serge Simeon Noumba se présente comme étant à la tête d’un collectif de militants déçus et exclus du MRC, qui se disent victimes d’escroquerie en bande organisée, spoliation, diffamation et non respect des accords de 2013. Il parle aussi de menaces physiques lors du congrès de Yaoundé en décembre. Il assure à présent agir pour obtenir réparation et sans avoir reçu d’encouragement de la part des autorités.
Le vice-président du MRC et avocat de Maurice Kamto, Me Emmanuel Simh, lui, se déclare ce vendredi 12 juillet très surpris par la démarche et par les motifs de cette plainte.
« Je suis à la tête d’un collectif de frustrés, des indignés, des exclus sans raison de ce parti ».
Maurice Kamto et les deux cadres visés par la plainte attendent une nouvelle date pour leur convocation.
Avec rfi