Violences Basées sur le Genre : le coordinateur Préfectoral de la MAOG-Pita présente son rapport d’août 2023 à mai 2024 (Document)
L’objectif de cette recherche est de fournir des informations qualitatives et quantitatives fiable à partir du quelle la Maison des Associations et ONG de Guinée (MAOG)/ Femmes Engagées Pour le Développement des Actions Durables (FEDAD) et ses partenaires (OPROGEM et l’Action sociale…) vont développer des stratégies et des actions pour combattre les Violences Basées sur le Genre (VBG) à Pita.
La déclaration des Nations Unies sur l’élimination des violences à l’égard des femmes définit les violences faites aux femmes et aux enfants comme « Tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin causant et pouvant causer au femmes et aux enfants un préjudice ou de souffrance physique, sexuelle et psychologique y compris la menace de tel acte, la contrainte ou la privation arbitraire de la liberté que ce soit dans la voie publique ou privée ». Chaque année des milliers de femmes à travers le monde subissent de graves atteintes physiques, psychologiques, morales et matérielles suite aux violences dont elles sont victimes.
Malgré l’existence d’un arsenal juridique et d’acteurs dans la protection et la promotion des droits humains fondamentaux, les violences et les abus prennent de plus en plus d’ampleur en limitant ainsi la réalisation des objectifs d’égalité et de justice entre les hommes et les femmes. En effet la violence est l’un des facteurs les plus significatifs de l’inégalité entre les sexes, c’est pourquoi toute politique de lutte contre les violences dans la vie quotidienne doit prendre cette dimension en considération. L’Etat doit tenir les engagements qu’il a pris à travers les conventions Internationales, Régionales, et Sous-régionale de prévenir et lutter contre les VBG en traduisant en justice les acteurs de ces actes et en offrant des moyens de recours aux survivants par un accompagnement juridique et judiciaire.
Pour le Gouvernement Guinéen, les questions de viol et de violences à l’égard des femmes, la promotion et de la protection de la santé des groupes vulnérables que sont les femmes et les enfants constituent de grandes priorités dans notre système de santé et de protection sociale.
C’est dans cette optique que la MAOG/FEDAD en fond propre à réaliser cette étude des VBG en vue de fournir des informations pertinentes et fiables permettant de prévenir et de gérer les VBG à Pita et la Guinée en général.
Recommandations :
Selon les enquêtes, l’essentiel des mesures utilisées pour résoudre les conflits liés aux VBG se réfèrent aux respects des normes traditionnelles et religieuses. En effet, au sein des communautés, plus de la moitié des personnes interrogées ont déclaré que les conflits liés aux VBG ont été résolus grâce à l’implication des parents, sages et des leaders communautaires. Les responsables locaux et leaders religieux ne sont impliqués sur les questions liées aux VBG qu’à une petite échelle et de façon informelle. Leur implication à travers un cadre bien structuré et suivi pourrait faire d’eux des vecteurs efficaces de l’information au sein de la communauté. Pour inverser la tendance, les leaders communautaires proposent que l’Etat et ses partenaires appuient financièrement les victimes des VBG. Ils demandent à l’Etat d’imposer la gratuité des soins en cas de VBG, la mise en place d’un budget d’assistance sociale, la formation des magistrats, policiers, gendarmes, et autres auxiliaires de justice, alphabétiser les femmes, approvisionner les services de soins en médicaments matériels, appliquer la loi, combattre la corruption, rendre gratuit les coûts des procédures judiciaires, impliquer les ONG.
Par ailleurs, au titre des mesures préconisées pour la répression et la prévention, pour la majorité des personnes interrogées, l’application de la loi sur les auteurs de VBG semble la mesure la plus efficace.
Très majoritairement, les leaders communautaires affichent une volonté et sont favorables à l’implantation de structures d’appui au sein de la communauté. Cela est certainement dû au fait qu’en prenant la mesure de l’ampleur et de la gravité des VBG, les cibles interrogées voient en cette initiative un moyen efficace pouvant contribuer à mieux gérer les VBG en leur sein. Il n’existe aucune structure ni aucune stratégie de réinsertion des survivantes de VBG à l’heure actuelle. Toutefois, les personnes enquêtées ont fortement exprimé le souhait de voir doter leur communauté d’un centre de réinsertion sociale, et l’initiation en faveur des victimes, d’activités génératrices de revenus. Quant aux auteurs, les cibles envisagent qu’ils soient dans un premier temps jugés (lorsque le cas est grave) et condamnés. Cependant de l’analyse des résultats des entretiens des groupes communautaires au sujet de la prévention et de la gestion des VBG, il apparaît que les interlocuteurs sont beaucoup plus en faveur du règlement en famille (parents, sages et leaders communautaires). Le recours aux services de sécurité et judiciaire et la méfiance des victimes vis-à-vis de ces services a été régulièrement évoqué au cours des entretiens.
Il n’existe aucune structure ni aucune stratégie de réinsertion des survivantes de VBG à l’heure actuelle. Toutefois, les personnes enquêtées ont fortement exprimé le souhait de voir doter leur communauté d’un centre de réinsertion sociale, et l’initiation en faveur des victimes, d’activités génératrices de revenus.
Quant aux auteurs, les cibles envisagent qu’ils soient dans un premier temps jugés (lorsque le cas est grave) et condamnés. Cependant de l’analyse des résultats des entretiens des groupes communautaires au sujet de la prévention et de la gestion des VBG, il apparaît que les interlocuteurs sont beaucoup plus en faveur du règlement en famille (parents, sages et leaders communautaires). Le recours aux services de sécurité et judiciaire et la méfiance des victimes vis-à-vis de ces services a été régulièrement évoqué au cours des entretiens.
CONCLUSION :
Malgré le fait que les VBG soient en train de prendre de plus en plus d’ampleur, on note avec regret une inexistence notoire des activités de sensibilisation et d’information au sein de la communauté et des acteurs de prise en charge médicale, juridique et judiciaire. Quelques interventions des partenaires et ONG sont signalées çà et là mais sans un réel impact sur le terrain.
Les cibles se sont engagées en faveur d’une action concertée qui implique plusieurs intervenants afin de venir à bout des VBG. Ces actions passent par l’intégration des programmes d’éducation sexuelle, des VBG et des droits des femmes à l’école, des campagnes de sensibilisation de la population à tous les niveaux, la formation des prestataires de santé à la prise en charge de tous les aspects des VBG, la fourniture d’équipement et matériel ainsi que l’implication des services de sécurité et de justice.
En somme, les propositions ci-après des enquêtes sur les mesures de prévention des VBG s’avèrent nécessaire pour la lutte contre les VBG :
L’intégration des programmes de formations sur les VBG et les droits des filles/femmes à l’école au niveau pré-universitaire, les écoles de santé et la faculté de médecine.
Assurer la disponibilité de la fourniture des médicaments, des tests de dépistage (IST/VIH, Hépatite, Grossesse), la contraception d’urgence et des outils de gestion adaptés au VBG.
Le renforcement des compétences des prestataires de soins et services juridiques et judiciaires dans les questions liées à la gestion des VBG.
La mise en place des structures communautaires pour la prévention et de gestion des VBG.
L’organisation des campagnes de sensibilisation au niveau des communautés autour des différents aspects des VBG.
L’arrestation et la condamnation des auteurs des VBG conformément à la loi en vigueur.
Mamadou Dioulde SOW Coordinateur Préfectorale de la Maison des Associations et ONG de Guinée MAOG-PITA.