Au Burkina Faso, la situation reste confuse depuis mercredi. Ce jour-là, des détonations ont retenti dans la cour de la télévision publique située en face de la présidence. Et alors que l’on ignore toujours où se trouve le président et capitaine Ibrahim Traoré, il est apparu ce vendredi 14 juin dans le journal télévisé de la RTB, en train de donner son sang à l’occasion de la journée mondiale attitrée.
Dans le même temps, l’armée burkinabè semble préparer une opération militaire de grande envergure dans la région du Sahel, suite à une attaque terroriste qui aurait fait de nombreux morts parmi les soldats.
C’est en ouverture du JT de 13 heures que le capitaine Ibrahim Traoré est apparu ce vendredi 14 juin : « Le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a donné son sang ce vendredi matin au palais de Koulouba. Avec la saison des pluies qui s’installe et la période de paludisme, le chef de l’État a saisi l’occasion. » Sur les images, on y voit effectivement le chef de l’État en grande forme, entouré de bérets rouges, des infirmiers penchés sur son bras pour prélever son sang.
« La question qu’il faut se poser, c’est: “tu ne serais pas fier de savoir que ton sang va sauver une vie ?” C’est ce qui doit amener chaque Burkinabè à pouvoir donner son sang. Il faut tout faire pour pouvoir donner le sang pour sauver les enfants et les femmes enceintes qui sont les plus vulnérables actuellement. J’invite tous les Burkinabès à pouvoir donner leur sang pour pouvoir sauver des vies », a déclaré le capitaine Traoré.
Aucune autre mention aux événements de mercredi
Le reportage s’arrête à la fin de cette déclaration du capitaine et passe directement à un tout autre sujet sans jamais faire mention des explosions qui ont lieu à la RTB deux jours plus tôt ni du chef d’état-major général des armées qui a ordonné aux soldats de se préparer à une éventuelle attaque. Un peu plus tard, c’est le quotidien d’État, Sidwaya, qui a publié d’autres images du chef de l’État, cette fois en compagnie du militant Kemi Seba au palais présidentiel, dans ce qui ressemble à une campagne de communication.
Plusieurs sources sécuritaires ont signalé des mouvements de colère dans des casernes du Burkina Faso, à la suite de l’attaque contre la commune de Mansila à la frontière nigérienne. La base militaire locale a été prise cette semaine par des jihadistes du JNIM. Aucun bilan, ni communication officielle, mais selon les sources de RFI, plus d’une centaine de soldats sont toujours portés disparus.
Avec rfi