Projet Souapiti : abandonnés à leur sort, les impactés demandent de l’aide aux autorités 

Touchés depuis le début des travaux du barrage Souapiti en 2017, les sinistrés de ce megaprojet électrique demandent depuis des années à être rétablis dans leur droit après avoir perdu leurs maisons, plantations, bétails et beaucoup d’autres biens lorsqu’ils vivaient sur leur terre touchée par le projet.

Depuis lors, ces impactés sont abandonnés à leur sort après que le projet ait laissé pour compte, plusieurs familles sans être indemnisées et d’autres envoyées dans des endroits où l’accès à l’eau, à l’électricité, de terre cultivable est impossible. C’est dans cette optique que l’Union des Impactés de Souapiti ( UIS) a rencontré ce mardi 11 juin 2024, le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinenne (CNOSCG).

 

 

<< Aujourd’hui nous nous préoccupons beaucoup du sort des impactés de Souapiti. Si nous prenons depuis le début du projet jusqu’à maintenant de 2016-2017, il y a des familles qui sont recensées jusqu’à présent, elles n’ont pas été indemnisées. De 2019 à maintenant il y a aussi des familles pas moins de 19 qui se sont déplacées et dont le projet Souapiti avait dit qu’il allait payer les locations pour elles chaque mois. Je crois bien ils n’ont pas payé plus de trois ou quatre mois, ces familles là continuent jusqu’à présent à payer les locations. Quelques problèmes majeurs dont vivent les impactés aujourd’hui, premièrement il y a un problème d’eau, parce que pas d’eau pas de vie. Deuxièmement il y a la délinquance juvénile aujourd’hui. Parce que les jeunes n’ont pas d’autres préoccupations, l’élevage ne fonctionne plus, l’agriculture il y en a pas. C’est pourquoi nous demandons aux autorités d’accompagner ces impactés, voire même les subventionner même si c’est chaque mois. Parce qu’ils n’ont pas là où faire l’agriculture. Ils vivent aujourd’hui comme ceux qui vivent à Conakry sur 2 parcelle parce qu’ils n’ont pas là où faire l’agriculture>>, a martelé Mohamed Lamine Conté, président de l’Union des Impactés de Souapiti.

Pour sa part, le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne, CNOSCG a exprimé sa volonté d’accompagner ces impactés à travers des démarches qu’il compte entreprendre auprès des autorités.

<< Nous allons déposer les mémorandums à l’endroit de toutes les institutions de la place pour qu’elles soient toutes informées de la situation. Nous interpellons le projet à prendre en compte, toutes ces doléances parce que ça rentre dans le cadre du développement durable, ça rentre dans le cadre du maintien de la paix et de la tranquillité au niveau de ces communautés. Nous allons continuer toujours à poursuivre auprès du CNT qui est l’organe législatif afin de déposer notre mémorandum mais aussi la Primature. Ce combat c’est à l’endroit du chef de l’Etat, le premier magistrat de la nation, c’est le père de la nation. Il doit écouter ses fils, il doit prendre en compte les préoccupations de ses fils et en tant que société civile nous faisons ce plaidoyer>>, a confié Yamoussa Bangoura.

Reste à savoir si ces préoccupations seront prises en compte cette fois-ci par les autorités du pays. Car depuis le régime défunt, ces impactés n’ont pas cessé d’attirer l’attention sur les violations dont-ils font objet. Sauf que cette fois-ci, ces impactés craignent l’aggravation du séisme dans les localités qui a commencé à se faire sentir.

 

Mimi Bangoura, pour lerenifleur224.com