Déclarés “persona non grata” pour “activités subversives” par les autorités burkinabè, trois diplomates français ont été et priés de quitter le Burkina Faso, selon une note datée de mardi et adressée à l’ambassade de France. Les relations entre Paris et Ouagadougou se sont considérablement dégradées depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d’État en septembre 2022.
Ces trois diplomates “sont déclarés persona non grata sur le territoire du Burkina Faso, pour activités subversives”, écrit le ministère dans une note datée de mardi et adressée à l’ambassade de France à Ouagadougou, dont France 24 a obtenu copie jeudi 18 avril.
Le 1er décembre dernier, quatre fonctionnaires français – désignés comme des agents du renseignement par les autorités burkinabè, des techniciens de maintenance informatique selon une source diplomatique française – avaient été arrêtés à Ouagadougou, mis en examen puis incarcérés, selon la source française.
Ils se trouvent aujourd’hui en résidence surveillée, selon des sources sécuritaires du Burkina.
Un an auparavant, en décembre 2022, le gouvernement burkinabè avait expulsé deux Français qui travaillaient pour une société burkinabè, soupçonnés par les autorités d’être des espions.
Des relations tendues
Les relations entre la France et le Burkina se sont considérablement dégradées depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022, par un coup d’État – le deuxième en huit mois.
Quelques mois après, Ouagadougou avait dénoncé un accord militaire de 1961 avec la France, après avoir obtenu le retrait des forces françaises. L’ambassadeur de France à Ouagadougou, rappelé après le coup d’État, n’a pas été remplacé depuis.
Dans sa volonté de diversifier ses partenariats, le Burkina Faso s’est notamment rapproché de la Russie et de ses deux voisins, le Mali et le Niger, eux aussi gouvernés par des régimes militaires.
Les trois pays font face depuis plusieurs années à des attaques jihadistes récurrentes de groupes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique.
Au Burkina seul, elles ont fait quelque 20 000 morts civils et militaires et environ deux millions de déplacés depuis 2015.
Avec France24 et AFP