Main tendue du ministre du travail au Mouvement Syndical Guinéen : « C’est une fuite en avant, il veut faire perdre du temps », dénonce Amadou Oury Barry

Face au préavis de grève du Mouvement Syndical Guinéen (MSG), le ministre du Travail et de la Fonction Publique a, dans un courrier réponse, invité le mouvement à aller autour de la table du dialogue avec le Conseil national du dialogue social (CNDS).

Aux yeux de bon nombre de syndicalistes comme Amadou Oury Barry membre du bureau exécutif national du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), la junte guinéenne veut faire « perdre du temps ».
Interrogé par notre rédaction dans l’après-midi de ce jeudi, 8 février 2024, le camarade de lutte de Sékou Jamal Pendessa, aujourd’hui en détention, a dit à qui veut l’entendre qu’ils ne vont pas lâcher prise : « Dans sa lettre réponse,  le ministre de la fonction publique a jeté la patate chaude dans les mains du Conseil national du dialogue social, il n’a pas vraiment voulu gérer ce dossier directement à travers ses inspecteurs. Le ministre lui-même aurait pu à travers ses services gérer cette crise. Je pense que c’est une fuite en avant, il veut faire perdre du temps parce que le ministre aurait pu prendre davantage ses responsabilités afin de pouvoir gérer ce dialogue. Mais au lieu de cela, il confie la patate chaude au CNDS. Et ce conseil là quand il va finir son travail c’est au ministre qu’il va renvoyer, le ministre va envoyer au Premier ministre qui va peut être envoyer ça au président de la République. Donc, il doit savoir que s’ils veulent jouer à la montre, ça sera contre productif parce que le délai qui est imparti c’est un délai de dix jours qui a déjà commencé à courir. A partir du 17 février, si rien n’est fait, l’avis de grève sera déposé et c’est le déclenchement de la grève automatiquement », a-t-il prévenu avant de poursuivre :
« Comme ils sont en train de jouer avec les patrons qui ont envoyé la note technique au Premier ministre, ce dernier a transféré ce dialogue auprès de la Haute Autorité de la Communication. C’est le même plan machiavélique qu’ils ont mis en place et envoyé au niveau du CNDS. Nous irons, nous allons les écouter. Et si on n’obtient pas une suite favorable, c’est le déclenchement de la grève générale illimitée sur l’ensemble du territoire national. Et lorsque la grève sera déclenchée, si tous les points ne sont pas satisfaits, la grève ne va pas s’arrêter », nous-a-t-il confié.


 
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