Fabrication de brique à Mamou : quand des femmes s’y mettent pour subvenir à leurs besoins

À l’image de plusieurs autres activités, la confection de briques est l’une des activités qu’exercent de nombreux citoyens de la commune urbaine de Mamou.
Par manque d’appui des bonnes volontés et de l’Etat, les pratiquants de ce métier sont exposés à d’énormes difficultés. Si jusque-là, cette activité n’était réservée qu’aux hommes. À cause de la cherté de la vie, plusieurs nourrices et mères de familles s’y mettent pour subvenir aux besoins de la famille.


La plupart des faibles revenus engrangés sont utilisés pour faire bouillir la marmite.
En ce début de saison sèche, les abords des cours d’eau et les baffons sont envahis par des confectionneurs de briques dans la ville carrefour. De nombreux pères de familles, à l’image d’Elhadj Oumar Diallo, pratiquent cette activité pour se faire un peu d’argent.

« C’est un travail pénible, mais on est obligé de le faire pour supporter la charge familiale. Par manque de matériels adéquats, on descend dans le trou, on creuse la terre pour en faire de la boue. Et c’est cette boue qu’on met dans la brouette et on la tire jusqu’à 30 ou 40 mètres pour confectionner les briques. Après cette étape, nous achetons un chargement de bois à 900 000GNF pour cuir les briques. Ensuite pour préparer le four, chaque trou, on paye 100 000 GNF. Imaginez la dépense, si vous en avez dix trous par exemple », a-t-il fait savoir.

Enfant au dos, nous avons rencontré cette nourrice qui a requis l’anonymat en train de tirer une brouette pleine de boue.

« J’ai trois enfants et actuellement la vie est vraiment chère. Je viens faire ce travail pour nourrir mes enfants. Chaque 100 briques confectionnées, on nous paye 15 000 GNF. Par jour, on confectionne 200 briques pour avoir 30 000 GNF. Cette activité est prédominée par les hommes car elle appelle à la force. Mais si vous voyez que les femmes s’adonnent aussi, c’est parce que nous tirons le diable par la queue. On n’a personne pour nous aider à prendre soin de nos enfants. On ne veut pas se prostituer, encore moyen voler pour nourrir nos enfants », se lamente-t-elle.

Mais ce n’est pas ce qui décourage ces femmes. Malgré le danger qu’elles encourent, ces femmes ne comptent pas abandonner.

« On utilise des objets tranchants et pointus notamment la piquasse, la daba, la brouette, la pelle, le coupe-coupe et tant d’autres. Et le plus souvent, on se blesse avec ces objets, mais on ne peut aucunement abandonner, car c’est la seule activité qui nous permet d’avoir un peu d’argent pour faire bouillir la marmite. Nous demandons aux bonnes volontés et à l’État de nous venir en aide » a-t-elle lancé.



Depuis la ville carrefour Alpha Keïta pour lerenifleur224.com