À une année de la fin de la transition en cours, quelques acteurs de la classe politique s’insurgent contre la démarche des autorités du Comité National du Rassemblement pour le Développement. Souleymane Souza KONATE, président de la commission communication de l’ANAD parle de continuité du régime déchu le 5 septembre 2021.
« Il est un constat largement partagé par une grande majorité de Guinéens, l’arrivée au pouvoir du CNRD le 5 septembre 2021, est loin d’ouvrir une transition. Elle marque plutôt la continuité d’un régime autoritaire qui entend s’accrocher au pouvoir aussi longtemps que possible et gouverner par la seule force des armes et non du droit.
En effet, plutôt que de rompre avec les erreurs du passé que le Président de la transition, Mamadi Doumbouya résumait comme suit: l’instrumentalisation des institutions républicaines, de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l’irrespect des principes démocratiques, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique…», a-t-il laissé entendre.
Parlant de la division actuelle observée au sein de la classe politique, le coordinateur des Fédérations UFDG de l’intérieur, pointe un doigt accusateur sur la junte au pouvoir.
« C’est le CNRD qui a divisé la classe politique. Il nous a caricaturé. Ils ont des partis qui avaient proposé un délai relativement très long et donc ils ont commencé à les entretenir. Nous n’avions que sept(7) coalitions politiques et c’est dans ce mot que les 15 membres du CNT ont été répartis entre les partis. Donc aujourd’hui, le CNRD au lieu de s’occuper du retour à l’ordre constitutionnel et de faire de la classe politique des interlocuteurs privilégiés pour qu’ensemble nous puissions discuter des questions fondamentales pour ce processus, ils se sont plutôt lancés dans une aventure périlleuse qui nous mène à cette division aujourd’hui », fustige Cellou Baldé.
Au regard de ces nombreuses dérives autoritaires constatées par ces acteurs politiques, l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie entend faire recours aux manifestations de rue, à en croire Souleymane Souza Konaté.
« Sur la question de faire recours aux manifestations, il ne faut pas avoir peur des mots. Il n’y a pas d’autres alternatives malheureusement avec le CNRD. Aujourd’hui, tout est réuni en Guinée pour que l’on confisque le pouvoir. Et nous sommes fermement opposés à cette initiative. Nous avons été les premiers à saluer ce qui s’est passé le 5 septembre 2021 mais aujourd’hui ils sont entrain de reproduire pire. Alors affronter le CNRD, c’est la seule solution qui reste à la classe politique. Donc, oui nous sommes entrain de travailler sur le terrain, mobiliser nos militants et sympathisants. Des mots d’ordre de manifestation vont être donnés jusqu’à ce que le CNRD entende raison pour revenir à de meilleurs sentiments », prévient-il.
En outre, l’ANAD n’a pas manqué de dénoncer la décision faisant du MATD, l’organe chargé de l’organisation des prochaines élections. Une décision à laquelle, elle s’oppose farouchement.
Nagnouma Sanoh, pour lerenifleur224.com