Massacres du 28 septembre : Vers la mise en place d’une politique nationale administrative de réparation pour les survivantes des violences sexuelles
Plusieurs acteurs impliqués dans le procès des douloureux évènements du 28 septembre 2009 échangent, discutent et réfléchissent actuellement à Conakry afin de mettre en place une politique nationale administrative de réparation pour les survivantes des violences sexuelles du Stade du 28 septembre et d’autres. L’initiative est du Fonds mondial pour les Survivantes ce, à la demande du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme.
Durant trois jours des experts venus de différents pays vont partager des expériences comparatives sur la mise en place de programmes nationaux administratifs de réparation. C’est le ministre de la justice et des Droits de l’Homme qui a procédé ce lundi 25 septembre 2023 au lancement officiel de ces trois (3) d’échange et de partage dans un réceptif hôtelier de la capitale. Prenant la parole dans son discours de circonstance, Danaé Van Der Straten Ponthoz a soutenu que la mission de son organisation est faciliter l’accès à la réparation pour les victimes de violences sexuelles
« Notre activité est organisée autour de trois piliers : le plaidoyer auprès de l’Etat, l’assistance et le soutien technique aux Etats qui ont fait la demande comme la Guinée et de projet de mesures séparatistes intérimaires qui permettent de fournir de mesures urgentes aux survivantes de violences sexuelles (…) cette échange s’inscrit dans la continuité de l’échange qui a eu lieu en mars de cette année sur invitation du garde des sceaux, ministre de la justice et des Droits de l’Homme. Le Fonds Mondial pour les survivants salue l’engagement de la Guinée auprès des victimes pour la justice et la réparation » a-t-elle déclaré et de soutenir que la Guinée a toujours été et demeure un pays prioritaire pour le Fonds Mondial pour les Survivants.
Pour sa part, Charles Alhoussein Wright, le garde des Sceaux, ministre de la justice et des Droits de l’Homme s’est dit heureux de lancer les travaux de ces journées d’échange et de souligner que la réparation intérimaire des préjudices subis par les victimes des atrocités commises au stade du 28 septembre en 2009 constituent une priorité du gouvernement auquel il appartient
« D’ailleurs, le Gouvernement entend aller plus loin dans la pratique pour faire progresser l’inclusion et le respect de la légalité. Cette rencontre de haut niveau est donc une opportunité pour proposer des mesures urgentes et un programme complet qui garantissent aux victimes une réparation adéquate avant qu’une décision de justice n’intervienne, personne ne maîtrisant aujourd’hui la durée du procès. Il est donc temps de passer de la rhétorique à l’action. Car il y a longtemps que ces victimes attendent, de la part de l’Etat, un appui salvateur pour leur prise en charge psychosociale, mais aussi une assistance financière leur permettant de supporter les difficultés de la vie, eu égard à leur état psychique, à la perte de leur activité et à leur stigmatisation dans leur milieu social. » a indiqué le garde des sceaux et d’ajouter
« Depuis ma prise de fonction à la tête du Ministère de la Justice et des droits de l’homme, les cadres techniques et moi, nous nous sommes toujours attelés à trouver les voies et moyens pour venir en aide aux victimes des évènements du 28 septembre 2009. L’invitation faite au Fonds Mondial pour les Survivant.es à venir en Guinée pour échanger avec les cadres du département, les représentants des ONGs de défense des droits l’homme, les Associations des victimes, les représentants du Barreau de Guinée, les représentants du Parquet général près la cour d’appel de Conakry, les représentants de la Primature, les représentants du Ministère de l’Economie et des Finances et les représentants du Ministère du Budget, s’inscrit dans cette dynamique. La méthodologie que mon Département veut privilégier, c’est la coaction, c’est-à-dire l’implication de tous les acteurs sociaux dans le processus de réparation. Je veux que le processus lui-même soit réparateur. » a souhaité Charles Alhoussein Wright.
Le ministre de la justice et des Droits de l’Homme a ainsi tous les participants de cette journée d’échange à s’impliquer individuellement et collectivement dans les débats et d’annoncer que le modèle qui sera proposer à l’issue des travaux va être présenté en conseil des Ministres afin que soient prises en faveur de toutes les victimes des violations des droits de l’homme lors des évènements du 28 septembre 2009.
A noter que le but de ces échanges est de partager les meilleures pratiques sur le fonctionnement de tels programmes, notamment ceux liés aux contextes du Pérou, de la Colombie, du Kosovo, de la Tunisie, de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Mali.
Le Renifleur