La sédentarisation des leaders à la tête de leur formation politique, étouffe de nos jours le jeu démocratique…

Ils exigent l’alternance au sommet de l’Etat, mais bâillonnent leurs militants et réfutent toute alternance au sein de leur parti politique.

La sédentarisation des leaders à la tête de leur formation politique, étouffe de nos jours le jeu démocratique en Guinée et favorise la communautarisation des partis politiques. Les germes de la dictature, de l’autoritarisme et le refus de l’alternance politique au sommet de l’Etat, s’identifient par la manière dont les formations politiques sont gérées avant leur accession au pouvoir, puisqu’elles sont les seules à présenter des candidats aux élections présidentielles. Comme disait l’autre : « Il n’y a pas de démocratie sans démocrate » et l’alternance est atteler à la démocratie.

De l’indépendance à nos jours, la majeure partie des leaders pour ne pas dire tous les leaders des grandes formations politiques, gèrent de façon élude et délibérément la question de l’alternance à la tête de leur formation politique. Cependant, la meilleure manière de faire respecter le principe de deux mandats non renouvelables est d’imposer la pratique au sein des formations politiques qui sont supposées diriger ce pays. La culture démocratique qu’on ne s’est pas inculqué à l’échelle d’un parti politique, ce n’est pas au sommet de l’Etat où toutes les conditions sont réunies pour que l’on bascule dans les excès, qu’on peut s’imposer. On se fait démocrate en étant opposant, une fois au pouvoir, on prend les habits de l’autocratie qu’on vivait dans nos formations politiques.

On ne peut pas solliciter à cœur et à cri une alternance au sommet de l’Etat en étant incapable d’exiger les mêmes conditions au sein de sa formation politique. La démocratie est un principe universel qui s’applique à toute et à tous. Tout comme la pratique de l’alternance et la logique qui s’applique au système de la démocratie dans un Etat, devraient s’appliquer aussi, aux affaires internes des partis politiques elles-mêmes, qui en principe doivent consacrer aux militants le droit d’être électeur et éligible.

Si la nouvelle Constitution octroi aux partis politiques l’exclusivité de présenter des candidats aux élections présidentielles, elle doit être en mesure d’imposer les bonnes pratiques aux sein de ces partis politiques, pour éviter que des habitudes impropres à la démocratie soient transposées au sommet de l’Etat.

Toutefois, pour une alternance démocratique et une émulation seine dans l’espace politique outre que ces figures historiques des partis politiques, la nouvelle Constitution doit limiter les candidatures à la course présidentielle pour un candidat, à deux tentatives infructueuses.

Le besoin de l’alternance au sein des partis politiques se fait sentir et les médias ont suffisamment pris leur responsabilité pour dénoncer et donner la parole à des militants engagés, malgré leur bâillonnement au sein leurs formations politiques.

Les reformes de l’Etat ne doivent pas tenir compte que de l’exercice du pouvoir politique, elles doivent aussi s’intéresser fondamentalement à sa conquête, pour qu’on ait des dirigeant vertueux à la tête de l’Etat.

Ange Gabrierl HABA,
Secrétaire Exécutif du CNOSCG