Spiral de coups d’états : le phénomène vu par les acteurs politiques et de la société civile à Kankan
On se pose la question de savoir est-ce un recul de la démocratie dans la sous-région ouest-africaine ? Après, le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, le Niger vient de rallonger la liste des Nations qui ont connu le virus du coup d’État ce en seulement moins d’une année. Une situation qui suscite beaucoup d’interrogations au sein de l’opinion publique.
A Kankan, les acteurs que nous avons rencontrés ont fait part de leurs sentiments. C’est le cas de Dogbö Guilavogui, secrétaire fédéral du parti UFDG à Kankan. Pour cet acteur politique, les militaires ont pris le goût du pouvoir.
« Ce qui a lieu de reconnaître, les militaires veulent prendre goût au pouvoir. Au lieu d’être les garants de la sécurité du peuple, ils veulent maintenant gérer le peuple, alors que leurs missions sont très bien définies. C’est l’intégrité territoriale que le militaire défend. Ce n’est pas faire la politique , pour faire la politique. Il faut avoir la formation, je regrette le fait que les coups d’État soient devenus très récurrents maintenant. » a-t-il fait savoir
De son côté, Ahmadou secteur Barry, président du parti UPDG ne partage le même point de vue que son prédécesseur.
« Il faut qu’il y ait coup d’État en Afrique pour faire partir les dinosaures qui nous gouvernent, les marionnettes pour que la nouvelle génération prenne la relève. Il faut une révolution de la jeunesse pour que l’Afrique sorte de cette situation. Donc, je ne vais pas condamner ces coups d’État qui sont en train d’enlever les marionnettes de la France. Quiconque s’adosse à la France maintenant en Afrique partira avec la France » a-t- fait remarquer
Pour sa part Sékouba Traoré, président de la maison des associations à Kankan, regrette cette hégémonie des coups d’État en Afrique de l’ouest et exhorte le retour à l’ordre constitutionnel.
« C’est une façon de nous rabaisser devant les occidentaux, nous n’apprécions nullement ces coups d’État à travers l’Afrique. Les militaires, ils sont-là juste pour la sécurité, l’intégrité du territoire. Nous demandons à ceux qui viennent de prendre le pouvoir fraîchement de restituer aux civils pour un retour à l’ordre constitutionnel » a laissé entendre cet acteur de la société civile.
A noter qu’en l’espace de 2021 à 2023 c’est le quatrième coup d’État auquel l’Afrique occidentale a enregistré.
Karifa Kansan Doumbouya, pour lerenifleur224.com