3 avril 1984 : on a été rassuré que l’armée allait garder le pouvoir sur le conseil de ses élites de l’ambassade de France à Conakry. Révèle Madifing Diané

Le 03 avril 1984 en Guinée l’armée a pris le destin de la nation avec à sa tête Lansana Conté, Colonel à l’époque des faits. C’était au lendemain du décès du père de l’indépendance du pays camarade Ahmed Sékou Touré après 26 ans au pouvoir. Le Comité Militaire du Redressement National (CMRN) prône pour la démocratie. Madifing Diané, celui-là qui a brigué plusieurs postes ministre de la sécurité et de la protection civile a témoigné ce lundi 03 avril 2023, 39 ans après ce jour historique qu’a connu notre pays.

Le 26 mars 1984, Ahmed Sékou Touré, le « père de l’indépendance », meurt à Cleveland lors d’une opération cardiaque. Et l’unique parti de l’époque, le Parti démocratique de Guinée (PDG), sombre dans de violentes querelles de succession. C’est dans un contexte de déclin et d’incertitudes qu’une semaine plus tard, le 3 avril 1984, un coup d’État militaire dirigé par le colonel Lansana Conté prend le pouvoir.

« Le corps du Président (Ahmed Sékou Touré, ndlr) est arrivé ici à Conakry le 28 mars 1984 et il a été enterré le vendredi, 30 mars. Le 1er avril déjà, les échos de tentative de coup d’Etat se faisait entendre » a témoigné Madifing Diané, le dernier ministre de la sécurité sous l’ère Lansana Conté

Poursuivant dans sa narration, Madifing Diané rappelle que la junte, dénommée Comité militaire de redressement national (CMRN) porte alors son chef de file Colonel Lansana Conté au pouvoir, qui est proclamé président de la République deux jours plus tard. Les anciens dignitaires furent alors convoqués ce 3 avril 1984 au camp militaire Samory Touré où certains furent mis aux arrêts et emprisonnés dont Louis Lansana Béavogui ce, pendant plusieurs années

« Au soir du 3 avril ; on a été rassuré que l’armée allait garder le pouvoir sur le conseil de ses élites de l’ambassade de France à Conakry. Cette atmosphère à continuer et elle s’est confirmée par l’arrestation des gens qu’on a invité par le biais de la radio au Camp Samory Touré et ils ont tous été gardés y compris le camarade Lansana Béavogui’’ Révèle l’ancien Gouverneur de Labé

Ce nouveau régime poursuit-il a très vite montré ses faiblesses

« On a mis aux enchères toutes nos bases économiques, les cadres des 358 unités industrielles du pays ont été renvoyés avec pour prétexte à ‘’former’’ ou à ‘’ départ volontaire’’. On nous a retiré notre monnaie nationale, le Sily pour en faire le « franc ». On nous a masqué la réalité au sortir de ce franc, sa parité avec le CFA était 1 franc guinéen, égal à 1 franc CFA » regrette cet ancien dignitaire de la révolution au regard de cette triste réalité au fur du temps ou les choses avaient radicalement changées

Le nouveau chef de l’État dénonce le régime de Sékou Touré et s’engage à établir un régime démocratique, à sortir la Guinée de son isolement international et à exploiter les ressources naturelles. Il se pose en défenseur des droits de l’Homme en libérant 250 prisonniers politiques, encourageant ainsi le retour d’environ 200 000 Guinéens de l’exil.



Rama Fils, pour Lerenifleur224.com