Moussa Dadis Camara a bel et bien parlé ce lundi 5 décembre au procès du massacre du stade de Conakry, mais lors d’une comparution express de sept minutes pour dire qu’il n’était pas en mesure de comparaître pour des raisons de santé. Le président du tribunal lui a donné une semaine.
Avec notre correspondant à Conakry, Matthias Raynal
Le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, a décidé de renvoyer l’affaire au lundi 12 décembre. Il est presque 11 heures ce matin quand le président du tribunal appelle à la barre Moussa Dadis Camara. Dans le box des accusés, il se lève et marche lentement jusqu’au pupitre en bois placé devant le public.
Alors que le magistrat demande à l’accusé s’il préfère s’asseoir ou rester debout pour parler, l’ex-chef d’État putschiste, évoque son état de santé : « Je souffre depuis longtemps, dit-il d’un ton plaintif. Je ne suis pas au-dessus de la loi. Si vous m’obligez, j’essaierai d’être à votre disposition. Mais en toute sincérité, je ne me sens pas en état pour le moment. Je m’en remets à votre sagesse. Je n’ai pas le choix, monsieur le président ».
« Cela fait quelques semaines qu’il souffre d’une grippe aiguë, d’un paludisme qui le fatigue énormément. Sa santé ne lui permettant pas, c’est donc un droit absolu pour lui qui lui a été d’ailleurs accordé par le tribunal d’être d’abord en forme avant de venir communiquer », ajoute Me Jocamey Haba, l’un de ses avocats.
« M. Dadis a peur de comparaître »
Le président l’interroge : « Vous voulez dire que vous êtes souffrant, que vous n’êtes pas en mesure de vous adresser au tribunal ? » Dadis Camara répond par l’affirmative et dit avoir contracté le paludisme. Il assure être affaibli. M. Camara devrait donner au tribunal la preuve de sa maladie, selon le président.
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